mardi 29 juillet 2014

Arcachon.



Je crois qu’il est clair maintenant que je ne suis pas un marin. Au bout de deux jours, c’est comme une espèce de claustrophobie, il faut que je fuie ça absolument. Le tangage, le roulis, le mal de mer…
Adieu les grandes traversées. Aujourd’hui, il m’est impensable de rester 25 jours en mer pour traverser l’atlantique, alors à quoi bon descendre vers  les Canaries. Tout n’est pas négatif. J’ai eu deux moments très agréables à bord de mon voilier. La première journée, jusqu'à 3 h du matin a été superbe. Un vent 4 Beauforts NO, une mer peu agitée, c’était parfait puis la houle est arrivé par le travers, le vent a faibli et tourné au portant ; une horreur, les voiles bâtaient dans tous les sens avec le roulis. Ça a duré jusqu'à ce que je change de cap. C’est quand même barbant de ne pas pouvoir aller où on veut. La deuxième nuit, de 23 h à 5 h, j’ai eu un vent force 5 sur un petit largue. Le voilier passait très bien, il était suffisamment bien réglé pour que le pilote électrique puisse barrer.



Quand j’ai passé la barre à l’entrée du chenal du Cap Ferret, j’étais tendu. J’avais attendu les conditions idéales à proximité de la marque d’eau saine, c’est passé sans problème. Juste à cet endroit, il y a un voilier ensablé sur la plage dont on ne voit plus que le mât. Ce n’était pas rassurant !
À Arcachon, il n’y a pas de place. J’ai pu obtenir 48 h au ponton visiteur qui n’a ni l’eau, ni l’électricité. Pas de wifi, 47 € la nuit,  il m’on fait cadeau de la deuxième. Ils sont gentils, mais quand y’a pas, y’a pas. Je devrais partir demain matin, mais la météo prévoie du 6 Beauforts et il n’est pas question que je passe la barre du cap Ferret dans c’est conditions. Tout à l’heure, j’irais négocier une journée de plus. Donc normalement jeudi matin 1 h avant la pleine mer je prends la direction de Royan. Là bas, j’aurais le temps de me poser un peu et de réfléchir à la suite.


Un monde fou sur l'eau dans le bassin d'Arcachon.


samedi 26 juillet 2014

Départ pour la Corogne



7 h 30, petit-déj et départ avant 9 h sinon je n’aurais plus assez d’eau sous la dérive.
Je pars un peu en vrac, j’aurais tout le temps de ranger pendant ces 3 ou 4 jours de traversée du golfe.

mercredi 16 juillet 2014

La loi de Murphy.




Sur un voilier, tout ce qui peut tomber en panne va tomber en panne.
Antoine à une formule pour ça : 
« Toute mécanique, particulièrement nautique, même la plus simple, connaît un état normal, naturel, stable, appelé état de panne. On peut, dans certains cas, au prix d'efforts constants et pour une durée toujours limitée, la maintenir dans un état anormal et parfaitement instable, appelé état de marche ».
Quand j’ai installé le nouveau pilote, j’ai conservé l’ancien à poste et fait une dérivation des câbles vers le nouveau. C’était dans le but d’avoir un pilote de secours quand j’aurais réglé le problème du compas flux du SPX 5.
Grave erreur ! Dans l’industrie, quand on change un système on change aussi les câbles pour des neuf, ce que je n’ai pas fait. Ce qui devait merder à merder. Le câble du vérin est un peu trop court et traverse la soute bâbord sans protection ni attache. Lundi j’ai rangé  le bateau et j’ai glissé l’échelle dans la soute. Se faisant, le pied de l’échelle a tiré sur le câble. J’aime l’idée que l’état de panne et un état naturel et stable, mais, il n’en est rien. Soit on fait les choses bien, soit on bricole et on va directement vers les emmerdements. Je fais souvent les choses à la va-vite, c’est ma nature, je ne suis ni méticuleux, ni très habile. Évidemment, l’endroit est difficilement accessible et je vais me contenter d’un bricolage. Je ferais tout bien aux Canaries si j’y arrive un jour. Faire aujourd’hui l’inventaire de tout ce qu’il y a à corriger serait se tirer une balle dans le pied. On verra bien, Moitessier disait : « l’essentiel c’est de partir » et les problèmes peuvent se régler en route. Oui, mais ça gâche un peu le bonheur d’être sur l’eau.

mardi 15 juillet 2014

Fatalitas !



Je me suis levé tôt pour préparer le voilier. Les écoutes sont claires, le câble électrique et l’antenne Wifi rangée. Je petit-déjeuner tranquillement, car il n’y a rien qui presse, j’ai de l’eau jusqu'à 11 h, mais pas de vent. Il devrait arriver cette après-midi. La fenêtre météo n’est pas excellente et je devrais me faire secouer vers jeudi avec en plus une renverse de vent dans le pif. Plus je consulte les fichiers Gribs et moins je leur fais confiance. Je pensais la météo marine plus précise que la météo nationale, c’est du kif.
9h30, il me reste encore à faire le plein de gasoil, moteur, une alarme retenti. C’est quoi encore ce truc ? Le pupitre du pilote me dit : No Pilot. Je n’ai pas encore mis le vérin du pilote, mais d’habitude il ne dit rien, c’est bizarre. Il a plu beaucoup avant-hier et peut-être la prise est noyée comme c’était le cas de celle de l’électricité hier. Je passe un coup de soufflette et branche le vérin. Tout pareil, ça ne marche pas. J’éteins , je rallume, pareil. J’ouvre le capot du calculateur pour voir si rien ne s’est débranché, rien.
C’est foutu pour aujourd’hui. En soi ça n’a aucune importance, aujourd’hui, demain, mais ça me fatigue. Je pars en ville au bistrot, je verrais ça plus tard…Ça me saoule !

lundi 14 juillet 2014

Le vacancier moyen.




C’était super ces petites vacances à Saint Denis d’Oléron malgré les quelques jours de pluie. Le port est agréable et tout marche bien, le Wifi, les sanitaires, l’électricité…
Le petit bourg de Saint-Denis n’a rien d’exceptionnel, tout est là. Bistrot, marché quotidien, tabac, journaux, superette…
J’aime les endroits simples, je pourrais rester à glander ici longtemps, mais il est temps de remonter sur mon cheval. Je devrais toucher des vents d’Est, mardi ou mercredi. La marée haute est à 7 h 30 ou 8 h 30. Décollage prévu mercredi 7 h après avoir fait le plein de Diesel, direction l’Espagne, La Corogne.
Il y a 340 miles à faire, à raison de 90 miles par jour, ça devrait donner 3 jours et demi, disons 4. J’ai à peu près tout ce qu’il faut dans le navire, juste les bidons de gasoil à remplir. J’ai hâte de voir ce que ça donne avec la dérive bloquée à 1m90.
Hasta Luego.

Dans tous les ports, il y a des Mulets. Ici l'eau est vraiment propre.