jeudi 26 juin 2014

97 jours



Ça fait trois mois que je vis à bord de mon voilier.

Anicca est resté 97 jours à l’eau avant sa première sortie au sec et il y a déjà des travaux à faire. Premier constat, la dérive ballote dans son puits. Elle est décalée d’un côté et l’axe décentré. Il y a un épaulement à l’avant et il faut faire un support pour la retirer.
Je vais être immobilisé pendant une semaine. J’en profite pour faire un carénage. J’ai commencé à gratter les endroits de peinture qui se décollait. C’est le tonneau des danaïdes, plus je gratte et plus il y a à gratter… Je ne vais pas tout refaire, juste des retouches et un antifouling. Les tôles des œuvres vives sont saines, ce sont les anciens enduits et des écailles de peinture qui se décollent.
Vivement qu’on retourne à l’eau que je parte directement de La Rochelle. J’ai prévu une toute petite navigation de 10 miles pour aller au port de Saint Denis d’Oléron. De là, j’attendrais la bonne fenêtre météo pour viser la Corogne.









mardi 24 juin 2014

Les Minimes port de déprime



La Rochelle, le 24/06/2014

J’aime La Rochelle, mais je n’aime pas le port des Minimes. Ces grosses infrastructures de plaisance, entre le parking et le camping, avec des aménagements et une architecture digne des cités de Trappes ou de Corbeil, me dépriment. De plus, le personnel du port n’est vraiment pas sympathique, on pourrait même dire que ce sont des gros cons. 7 h 30 ce matin, alors que je dormais encore, un type du port saute sur mon voilier. J’étais encore comateux de sommeil, il manquait un autocollant du chantier sur le bateau. La veille, je m’étais présenté à la capitainerie pour m’enregistrer et leur expliquer que j’étais pris en charge par le chantier des Minimes. Je suis tombé sur quelqu’un de peu conciliant et il m’a été antipathique immédiatement. Quel changement par rapport à La Turballe, l’ile d’ Yeux et même Royan où le personnel était si gentil. J’ai quelques travaux à faire suite au retour d’expérience de ma navigation dans le golfe de Gascogne, mais je ne les ferais pas là. Dès que la dérive est réparée, j’avitaille et je fuis cet endroit de misère. Au fait, j’ai réfléchi, je continue avec un projet un peu différent et un peu plus raisonnable. Ce sera un tour de l’atlantique classique avec la découverte de l’arc antillais. Mon budget s’amenuise au même rythme que mes mésaventures avec le voilier. Ça peut encore changer, mais pour l’instant je vise cet objectif. J’ai hâte d’être aux Canaries pour enfin glandouiller sans soucis.

Le ponton Pro des Minimes


lundi 23 juin 2014

Royan, La Rochelle.



Par route directe, il y a 50 miles pour aller à La Rochelle, mais en voilier au près et avec les plateaux et hauts fonds de cette région, il est facile de faire le double.
Départ à 11 h 30 et arrivé le lendemain 9 h. Navigation, RAS, mer belle, pas de vent, prévu ENE 4 BF et subi N 2BF. J’ai fait du moteur (entre 1100 et 1400 tours) en soutien presque tout du long. J’ai consommé 25 litres et je me suis fait un peu chier malgré la visite des dauphins et des oiseaux de passage.
Je suis à La Rochelle pour faire réparer la dérive par le chantier des Minimes. On sort le voilier mardi 24 /06 pour voir ce qui se passe. Pour l’instant, je ne sais plus ce que je veux. Continuer, arrêter, changer de projet ? On verra, j’ai certainement plusieurs jours pour réfléchir.



Bye bye Royan







lundi 16 juin 2014

La goute d’eau.



Royan le 16/06/2014
Départ de port Joinville vendredi  13…Si j’étais superstitieux, je serais parti un autre jour, mais je suis plutôt rationnel et à l’échelle du temps, notre calendrier n’a pas beaucoup d’importance. Je prends ouest sud-ouest pour m’éloigner du golfe de Gascogne puis je ferais du sud pour l’Espagne.
La mer est belle, il fait beau, il y a du vent, mais pas trop et je fais route à 4 nœuds toute voile dehors.
À 20 h le vent forci et je réduis pour être tranquille cette nuit. Un ris dans la grand-voile et le génois enroulé en trinquette. C’est le régulateur d’allure qui barre depuis que j’ai réussi à le régler cette après-midi.  Au cours de la soirée, la mer s’agite de plus en plus. J’ai un bon force 5/6 des creux de 2 mètres, les vagues qui brise et il y a un problème.
La dérive bouge à chaque mouvement de roulis ou de tangage et ça cogne.  La lune est pleine, c’est beau, on dirait un éclairage de cinéma, mais le temps n’est pas à la rêverie, la mer devient de plus en plus grosse et j’ai de plus en plus de mal à rester debout, je me cogne partout.
Les voiles sont réglées le Navik barre, le voilier n’a pas besoin de moi. Je me couche.
La nuit a été pénible, le vent a tourné et j’ai fait de l’ouest à la place du sud-ouest.  La dérive cogne toujours, la mer et le vent ne faiblissent pas. En 20 h, j’ai parcouru 90 milles, c’est plutôt pas mal dans ces conditions.
Je ne peux pas continuer comme ça, la dérive cogne trop fort. Quoi faire ? Je prends la décision de faire route vers le continent.
Je suis au près et c’est pire. Pour le moment, le régulateur d’allure arrive à tenir le bateau, mais il donne beaucoup de barre et sa pale travaille à fond.  Je suis barbouillé, mais ça va encore, je sens venir le mal de mer, je mange pendant qu’il en est encore temps. Je n’ai pas le courage de reprendre un deuxième ris même si le voilier irait mieux  avec  un peu moins de gite.
Deuxième nuit, 3 h du matin, le bateau part au lof. Le régulateur d’allure a décroché et n’arrive plus à tenir le voilier. Je prends la barre jusqu’au petit jour. J’en ai plein les bras il est dure à tenir et je comprends que le régulateur ai atteint ses limites. Je suis attaché aux taquets, les pieds calés dans le cockpit et je prends des paquets de mer froide.
Au petit jour, j’essaye de mettre le pilote électrique qui ne veut rien savoir. Dans ces conditions, ça parait normal. Le régulateur non plus ne tient pas le bateau et  part au lof. Il faut que j’abatte un peu. C’est plus confortable et le régulateur arrive enfin à barrer. Ouf.
Il n’est plus question de rejoindre La Rochelle ou Oléron, je vise Royan.
Dimanche 10 h, le vent faibli enfin et la mer ce calme.Çà devient agréable, mais il faut être raisonnable. Vers 13H je prends la cardinal sud du chenal qui mène à l’estuaire de la gironde. J’ai le vent en plein dans le pif et il y a un fort courant, j’essaye de mettre le moteur en marche. Ça a tellement secoué qu’il a dû se désamorcer. Au bout de 5 minutes après 4 essais, il démarre enfin. Avoir une batterie neuve de 140 ampères, ça sert et c’est rassurant. Le panneau solaire et l’éolienne ont parfaitement fonctionné les batteries de servitude n’ont jamais faibli. Tous les voyants du tableau moteur fonctionnent aussi. À 1800 tours je n’avance qu’à 2,2 nœuds, un peut plus tard, je serais à 5,5 nœuds avec le même régime. Je suis content d’avoir un moteur puissant et une hélice tripale pour faire face à un fort courant et un vent de face.
Il est 17 h 30 quand j’arrive au ponton visiteur. La capitainerie est fermée et il n’y a personne sur le ponton. Je me suis bien présenté, mais j’ai par mégarde laissé un peu de moteur avant ; le bateau frotte le long du quai les défenses roulent, finissent par sauter et le bateau avance. Je saisis l’amarre arrière et le stop sans trop de difficulté. J’ai fait une belle rayure sur le côté bâbord. Tant pis.
La prise de quai était pleine de flotte et a fait disjoncter le pack électrique du ponton. Je n’ai pas le code des douches, pas d’eau au ponton… On verra ça demain. Je pars faire un petit tour en ville, boire une bière et manger une pizza puis dodo, je suis crevé.
C’est cool d’être au port et d’être toujours en vie et à flot (j’exagère un petit peu, c’est ça les grands navigateurs). Après les formalités à la capitainerie, J’ai du temps pour réfléchir à la suite de l’aventure.
Il faut que je trouve un port avec un chantier (La Rochelle par exemple) pour faire réparer le jeu de la dérive, que je sorte le bateau de l’eau, j'en profiterais pour faire un carénage. 


Bye Bye L’Ile d'Yeux


La Marie salope du port au travail. Anicca est bloqué.


lundi 9 juin 2014

Tourisme









Week-end de Pentecôte

Mise à jour, le 12/06/14

La même foule en plus dense que pour l’Ascension, les ferrys sont pleins et le port de plaisance aussi.  C’est la fête des fleurs sur l’ile d’Yeux, avec son défilé de chars et le soir son feu d’artifice. Un orchestre installé à la place du petit marché de port Joinville, joue des tubes du Top 50 des 20 dernières années, au grand plaisir de la foule. Je suis en décalage et n’ai pas envie de mettre mon cerveau sur OFF.
Lundi matin, le port se vide et ça commence à me gratter sous les paumes. Il me faut préparer le voilier pour le départ, rangement, avitaillement…On verra ça demain.
À midi, les douanes sont passées sur mon Catway pour contrôler le navire anglais à coter du mien. Je n’ai rien à me reprocher, mais j’étais heureux qu’il s’en aille sans venir me rendre une petite visite. J’ai toujours eu du mal avec les gens en uniforme.